Jean-Luc Friedling : Responsable de programme
Entretien : Le Général Jean-Luc Friedling, responsable de programme de 2019 à 2024, nous fait un retour sur son parours, son expérience à l'EMD et nous transmet ses voeux pour la suite.
- Bonjour mon Général, merci de nous accorder ce temps pour une interview qui s'adresse aux alumni de l'EMD. Avant d'échanger sur le sujet de l'EMD, pouvez-vous nous donner une courte présentation de vous ? - J’ai été officier au sein de l’armée de terre pendant presque quarante ans, au sein des troupes de montagne et sur différents autres postes, notamment attaché militaire près l’ambassadeur de France à Washington et conseiller |
militaire du représentant permanent de la France à l’ONU à New York. J’ai ensuite été directeur adjoint de l’Union Départementale des Associations Familiales des Bouches-du-Rhône (UDAF13) pendant trois ans, et je suis arrivé à L’EMD comme responsable de programmes en mars 2019.
J’ai piloté et accompagné différents programmes pendant plus de quatre ans, notamment les Bac+3 initiaux et alternants, les Bac+5 « Management International (MI) », tous les Bac+4 alternants 2021-2022, et les Bac+5 « RH », « Web » et « MI » en 2022-2023. J’ai aussi assuré un cours de Géopolitique au profit de différentes classes pendant 3 ans.
A titre personnel, je suis marié, père de neuf enfants et trente-quatre fois grand-père.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur votre choix de venir enseigner à l'EMD ?
Je suis très ami avec Monsieur Xavier Palou, qui dirigeait alors l’EMD, et qui m’avait parlé avec enthousiasme de l’École et de ses valeurs. Cela a été pour moi une évidence quand j’ai quitté l’UDAF13 : je savais que je serais heureux dans ce cadre, porteur non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les membres de l’équipe. Je dois vous dire que je n’ai pas été déçu, même si le départ de Xavier Palou dans des conditions difficiles m’a beaucoup attristé. J’ai ressenti au sein de cette équipe un sens de la mission et un esprit de cohésion exceptionnels et j’y ai noué de grandes amitiés.
- Pouvez-vous nous dire quels liens vous avez pu établir entre votre vie personnelle, votre carrière militaire/professionnelle et votre temps à l’EMD ?
Une des périodes de ma carrière dont je garde le meilleur souvenir est son tout début, c’est-à-dire les années où j’étais au contact direct de mes sous-officiers et de mes hommes. En outre, j’ai toujours considéré que mon rôle d’officier comprenait intrinsèquement un volet de formation humaine et une importante dimension sociale. J’étais donc heureux de pouvoir travailler au contact direct des étudiants de l’EMD, en les accompagnant au jour le jour, dans les secteurs académiques de leur activité, mais aussi dans d’autres domaines, lorsque cela me semblait utile, parfois à leur demande. Mon expérience de père de famille n’est pas étrangère au bonheur que j’ai éprouvé dans ce métier de responsable de programmes.
« (...) j’ai beaucoup apprécié le fait de coopérer avec de jeunes chefs d’entreprise, qui venait partager leur expérience et faire travailler les étudiants sur des projets concrets de leurs startups. » |
- Quelles sont les principales réalisations ou projets auxquels vous avez pu contribuer à l’EMD ?
Je dirais spontanément que la principale réalisation d’un responsable de programme consiste à aider le plus grand nombre d’étudiants possible à aller au bout de leurs études et à réussir, surtout dans les programmes en alternance où il faut adapter la charge de travail avec les contraintes qui sont imposées aux étudiants dans leurs entreprises respectives. Le dilemme entre exigence de niveau et intelligence de situation est constant pour le responsable de programme.
Plus ponctuellement, j’ai beaucoup apprécié le fait de coopérer avec de jeunes chefs d’entreprise, qui venait partager leur expérience et faire travailler les étudiants sur des projets concrets de leurs startups, notamment dans le séminaire French Tech avec les Bac+4. Et je suis content d’avoir pu faire instaurer un cours de « Prise de Décision » car c’est un facteur clé de la réussite des managers.
« Tout mon travail à l’EMD est un beau souvenir. » |
- Quels défis avez-vous rencontrés dans votre rôle et comment les avez-vous surmontés ?
La période COVID a été un défi important pour maintenir la continuité de l’activité d’enseignement de l’EMD. J’ai été partisan de faire revenir les étudiants en présentiel, en plus grand nombre possible, et le plus tôt possible, en exploitant au maximum les autorisations de l’académie. Nous avons adopté cette politique et les étudiants nous en ont été reconnaissants car la solitude était difficile à supporter pour beaucoup d’entre eux.
Il y a eu aussi une classe de Bac+4 de 63 étudiants particulièrement agitée et bruyante, et j’ai eu beaucoup de mal à faire en sorte que le silence règne en cours. Les étudiants qui voulaient écouter et tirer profit du cours étaient pénalisés. J’ai essayé de convaincre, puis de sévir, mais cela n’a pas été aussi efficace que je l’aurais voulu…
- Quel est votre plus beau souvenir de vote temps à l'EMD ?
Tout mon travail à l’EMD est un beau souvenir. Il m’a semblé avoir gagné la confiance et l’estime de mes étudiants et c’est ce que je retiens principalement. Les journées de remise de diplômes sont toujours très émouvantes car elles constituent le couronnement d’années d’efforts et la reconnaissance des mérites des uns et des autres, même si tout parcours comporte des hauts et des bas.
La camaraderie au sein de l’équipe pédagogique est l’autre beau souvenir très marquant pour moi.
- Quelle vision pour l'avenir avez-vous pour l'EMD à moyen et long terme ?
Ce que je souhaite pour l’EMD, c’est qu’elle reste ancrée dans les valeurs qui ont présidé à sa fondation : « enseigner une pratique éthique des métiers de l’entreprise, du commerce et de la finance ». Il faut pour cela que les programmes comportent une part non négligeable dédiée à la formation intégrale de la personne, en complément de la formation purement technique, et il faut naturellement aussi que le conseil d’administration et l’équipe pédagogique restent orientés sur ce cap initial.
La condition sine qua non pour que l’EMD ait un avenir consiste à augmenter significativement le flux des admissions, à tous les niveaux de recrutement. C’est aussi la mission des alumni de se considérer comme des ambassadeurs de l’EMD, et d’exploiter toutes les opportunités de faire connaître cette belle École.
- Voulez-vous nous partager ce que vous allez faire après votre départ de l'EMD ?
Je reste dans le domaine de la formation et de la jeunesse. Je suis entré au conseil d’administration d’un collège privé, le collège Saint-Dominique Savio, qui a été créé à Aix-en-Provence il y a deux ans et qui se développe bien. Je m’occupe principalement de la recherche de nouveaux locaux pour ce collège qui aura besoin de plus de place qu’actuellement, à la rentrée de septembre 2025.
J’essaye aussi de profiter de cette retraite pour passer plus de temps avec ma femme, mes enfants et petits-enfants, et mes amis. Je me demande enfin ce que je pourrais faire pour aider mon pays, la France, à construire un avenir plus réjouissant que celui qui semble se dessiner actuellement.
« (...) fixez-vous des objectifs élevés, ne laissez aucune prise au découragement, gardez un moral de vainqueurs, quoi qu’il arrive ! » |
- Quels conseil donneriez-vous aux étudiants que vous avez accompagnés et qui vous lisent ?
Ayez-confiance en vous, en vos talents, en vos amis. Cultivez l’esprit de service, d’entraide, de solidarité. En cette année olympique, soyez des sportifs dans l’âme : fixez-vous des objectifs élevés, ne laissez aucune prise au découragement, gardez un moral de vainqueurs, quoi qu’il arrive !
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